La petite histoire : Garudasana, ou la légende de Garuda

Saviez-vous que le nom des asanas que vous enchainez lors de vos pratiques de hatha ou de vinyasa découlent directement de mythes et autres légendes ? Le Yogascope décrypte aujourd’hui Garudasa, la posture de l’aigle, inspiré de la légende de l’aigle Garuda.

Vous ne verrez plus jamais les postures comme avant ! A chaque nom d’asana (en sanskrit) correspond une légende, issue du Mahabharata ou du Rāmāyaṇa, les deux grandes épopées hindoues.

Le Yogascope vous conte ces jolies histoires, à lire avant d’aller se coucher… ou pour se cultiver ! Première épisode avec la légende de Garuda, la créature mi homme-mi aigle, qui a donné son nom à la posture de l’aigle.

 

Qui es-tu Garuda ?

Garudasana, ou la posture de l’aigle, est un hommage à Garuda, le roi des oiseaux. Il a la tête, les ailes, les serres et le bec d'un aigle, mais le corps et membres d'un homme. Il est le fils de Kashyapa et de Vinatâ, frère d'Aruna, et le conducteur du char du dieu Sûrya. Il devient le vâhana (ou monture) du dieu Vishnu.

La légende de Garuda

Garuda naît dans un œuf immense qui irradie comme mille soleils. Effrayés par son pouvoir, les Dieux décident de brider l’enfant en réduisant sa taille et son énergie.

Un malheureux jour, Vinatâ, la mère de Garuda perd un pari avec les Nâgas, ces créatures mi femmes/mi serpents, et plus particulièrement avec sa sœur Kadru, la mère des serpents. Elle devient alors leur esclave, condamnée à vivre dans Patala, leur monde souterrain. La seule condition de sa libération ? Que Garuda leur rapporte une coupe de nectar d’immortalité (Amrita) qui coule du sommet des monts célestes. Pour y parvenir, Garuda devra affronter trois grands périls.

Le premier consiste à vaincre un anneau de feu qui lui barre le passage. Pour ce faire, l’aigle boit l’eau des rivières et éteint le feu en volant à travers, intouchable par les flammes.

Pour venir à bout du second péril, Garuda doit trouver un moyen de franchir une porte garnie de pointes en fer. Il utilise donc le fardeau des Dieux donné à sa naissance et se fait si petit qu’il peut passer à travers la serrure.

En chemin, Garuda croise Vishnu, le fameux, qui lui propose un marché : il recevra l’immortalité s’il se soumet à devenir sa monture. L’aigle accepte et continue son chemin.

Il rencontre ensuite Indra, Dieu céleste qui lui permettra l’accès au nectar pour sauver sa mère si Garuda fait en sorte que les Dieux puissent le récupérer une fois Vinatâ saine et sauve. Garuda accepte.

Vient donc enfin l’épreuve finale du Grand Péril qui consiste à un combat avec deux serpents parmi les plus venimeux du royaume. Garuda en vient à bout en les aveuglant de poussière, grâce à un nuage formé par le battement de ses ailes redevenues immenses. L’aigle profite ensuite du chaos qu’il vient de générer pour tuer les serpents de son bec surpuissant, soutenu par le pacte qu’il vient de convenir avec Indra.

La quête finie, il peut enfin récolter le nectar d’immortalité pour le ramener, comme prévu, à Patala pour libérer sa mère.

Comme prévu, une poignée de Dieux et demis-Dieux se manifeste au moment où les serpents vont enfin s’emparer et se délecter du nectar. Bien que dérangés, les nâgas ont tout de même le temps d’en boire quelques gouttes en étirant leur langue très long et en la divisant en deux pour aller plus vite. Ce qui explique pourquoi, aujourd’hui, les serpents ont toujours la langue fourchue… Les Dieux, quant à eux, récupèrent le nectar.

Le marché est tout de même respecté : Garuda peut libérer sa mère.

Les enseignements de la légende

Rappelons-le : la posture de Garudana se pratique sur un pied, avec une jambe entortillée sur l’autre et les bras pointant vers le haut, eux aussi emboités l’un dans l’autre. Genoux pliés, dos droit, regard fier et fixe : c’est un asana de force et d’équilibre.

Garuda est né avec un corps physique amoindri mais qui, grâce à sa détermination, dépasse des épreuves titanesques. La posture fait écho à la légende.

Techniquement : on la débute avec les bras pointés vers le haut puis l’on se recroqueville vers le bas pour transitionner. Le corps qui se plie rappelle la naissance de Garuda, amoindri par les Dieux.

Spirituellement, pour nous petits humains, cette posture rappelle notre condition limitée par le corps mais qui grandit par l’âme, quand nous pratiquons le yoga.

par Fanny Liaux-Gasquerel

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